QUAND LES FEMMES PRENNENT LES ARMES : L’ÉCRITURE DE LA VIOLENCE FÉMININE DANS LA FANTASY MÉDIÉVALISANTE
DOI:
https://doi.org/10.35921/jangada.v1i18.380Palabras clave:
Violence des femmes, Fantasy médiévalisante, études du genre, Combattantes, Magie, MaternitéResumen
Au regard des nombreuses œuvres du genre, la fantasy médiévalisante et la violence semblent intrinsèquement liées au travers des enjeux de pouvoir et de domination qui caractérisent les structures sociales et les relations interpersonnelles mises en texte par le récit. Bien que la violence soit traditionnellement rattachée à la masculinité, la multiplication de combattantes dans les fictions contemporaines annonce sa féminisation. L’étude du roman de Manon Fargetton, Les Illusions de Sav-Loar, nous permet cependant de repérer une tension dans la violence féminine, dont la représentation ne va jamais de soi. Soumise au cadre du patriarcat, la violence des femmes est subordonnée à celle des hommes et sa légitimation dépend des modalités de son expression. La vengeance et l’autodéfense, en tant qu’actes isolés et individuels, sont ainsi approuvées par le texte tandis que la violence révolutionnaire qui vise à transformer l’organisation de la société subit la condamnation de la narration et des protagonistes du récit. Finalement, Les Illusions de Sav-Loar suggèrent que le véritable pouvoir féminin se situe dans la non-violence, plus proche de la nature féminine pacifique et maternelle, comme réponse ultime et conciliatrice à la domination brutale des hommes : les combattantes troquent alors le glaive contre l’enfant.
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